Vocation.
Sa vie d'artiste n'a pas commencé par la ventriloquie mais par la danse.
Avec sa première épouse comme partenaire, il se produisait dans les
music-halls et les spectacles de variétés avec un numéro de danse
acrobatique. Un peu avant trente ans, il divorce de
son épouse et, dans la foulée, de son métier. "Je ne
me voyais pas me remettre en ménage, ne fût-ce
qu'artistiquement, avec une nouvelle partenaire!" La
magie le tente. Un ami le décourage: "Il y a 100 000
magiciens et on galère avec le marériel". Quand il
était jeune, ses parents lui parlaient avec enthousiasme
de Robert Lamouret, un ventriloque très connu. "Il chantait le Barbier de
Séville, et sa poupée, un canard, faisait ses commentaires. En en
parlant, mes parents avaient les larmes aux yeux... de rire. Je m'en suis
souvenu."

André Astor est l'un des grands ventriloques de notre
temps. Franco-américain, (il est né en Californie de
parents français) son succès est mondial. Au cours des
dix dernières années il s'est produit aux Etats-Unis, et
en particulier pendant deux ans et demi à l'Aladdin, le
célèbre hôtel-casino de Las Vegas (celui-là même où
s'est marié Elvis Presley), mais aussi partout en Europe:
en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, en
André Astor, ventriloque:
son chien Oscar
lui dispute la vedette

Espagne, en Scandinavie, liste non limitative. Son don des langues - il travaille
en cinq langues "et, si nécessaire, dans deux autres,passablement" - n'est
pas étranger à l'accueil que lui font les publics étrangers. Le numéro qu'il
présente au Paradis Latin se compose de trois parties: dialogue avec
"Geoooorge", une poupée créée à partir de trois bouts de chiffon; Oscar, le
chien qui parle, un Basset hound, cabot comme un vrai acteur (la salle lui fait
un triomphe). Dans la troisième partie, André Astor fait monter sur scène trois
spectateurs: on vous laisse imaginer la conversation! Grand moment de rire.
à l'âge de trois ans. Quant à son père, musicien chanteur autodidacte,
ayant appris l'accordéon sur le tas, il avait assez de talent dans sa
maturité pour être réclamé par les scènes étrangères. C'est d'ailleurs au
cours de tournées respectives aux Etats-Unis que ses parents se sont
rencontrés, ce qui a valu à André Astor l'insigne honneur de naître en
Californie. Il a la double nationalité franco-américaine.
André Astor en trois traits et un portrait
L'enfant de la balle.
Côté spectacle, sa généalogie personnelle en ligne directe
remonte à 1740 (un ancètre qui dressait les chevaux en
public). "Aucun artiste français en activité ne peut en dire
autant!" souligne-t-il. Son arrière-arrière grand-père, Léopold
Loyal, maître écuyer à la cour de Napoléon III, a ensuite
dirigé trois cirques simultanément et légué son nom à
l'Histoire: le premier et le vrai Monsieur Loyal, c'est lui. Ses
parents sont eux aussi de purs enfants du spectacle. Sa
mère a fait ses premiers pas sur une piste de cirque
Les débuts
"La ventriloquie, c'est peut-être un don, mais c'est surtout
beaucoup de travail. Au début, c'est très pénible et très douloureux: on
ne peut guère travailler plus de cinq minutes d'affilée". "J'ai rodé mon
numéro sur le public dans les endroits les plus invraisemblables: les
cabarets les plus perdus, les fêtes pour enfants, les patronages...
quelques fois sans être payé. Il m'a falllu trois ans pour accéder aux
scènes prestigieuses".
Oscar.
"Je travaillais au cirque Krone, à Munich. Un jour, je dois faire mon
numéro devant des handicapés. Impossible de les appeler sur la
scène. Il me faut donc en urgence un comparse. Un de mes amis avait
un chien avec un look, un chow chow. Je le lui ai emprunté. Le
succèsa été immédiat". "Le chow chow était un chien, ce n'était pas
un personnage. Un jour, je tombe en arrêt devant un Basset hound.
Quel regard ! Quelle expression!" Son premier basset
s'appelera Oscar. Il faut penser à une doublure pour
Oscar, au cas où... André Astor fait la tournée des
élevages. "J'ai vu beaucoup de chiots, et soudain, je
m'arrête: un feeling, un courant venait de passer".
Coup de foudre. Elle s'appelle Filitosa de la Porte
Blanche, elle a trois mois, elle a regardé André comme personne
avant elle. La doublure était si douée que Filitosa - Zaza pour les
intimes - prend rapidement la place d'Oscar 1er et, accessoirement,
reprend son nom. "En scène, elle me surprend toujours, déclare le
ventriloque. J'ai l'impression qu'elle pense ce qu'elle dit. Sans
compter tout ce qu'elle a inventé toute seule. Prenez sa façon
d'entrer en scène: ce n'est absolument pas sa démarche naturelle.
Je ne l'ai pourtant jamais dressée pour. C'est elle qui a décidé
qu'elle aurait cette démarche lente et dédaigneuse de star qui se fait
un peu prier". "A une époque, dans le numéro, j'allumais vraiment la
cigarette qu'elle réclame. Elle fumait avec un tel réalisme que j'ai été
obligé d'arrêter. De pseudo-amis des animaux criaient au scandale".
Facile à vivre, "super cool en avion", extrèmement affectueuse,
Zaza-Oscar est la crème des chiens. Son seul défaut: contrairement
à ceux de sa race, c'est une piètre chasseuse. "Chats, oiseaux,
déclare son maître, elle s'en fout: à chacun son métier. Elle, c'est
une artiste."
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